Le modèle de partenariat de TRECC avec UBS permet d’aborder les problèmes sociaux majeurs

Nous nous sommes entretenus avec Phyllis Kurlander Costanza, Head UBS in Society et CEO de la Fondation UBS Optimus, une organisation philanthropique Suisse, partenaire stratégique de TRECC. Selon eux, la meilleure manière d’obtenir un changement durable est de travailler en partenariat, de soutenir des projets évolutifs et d’utiliser des données pour mesurer l’impact.
Pouvez-vous parler à nos lecteurs des origines et de la mission de la fondation UBS Optimus ? En quoi est-elle unique?
La fondation UBS Optimus a été créée dans le but d’établir un partenariat avec la clientèle et les employés de UBS afin de les aider à améliorer la vie des personnes les plus démunies et les plus vulnérables. Au cours des deux dernières décennies, notre fondation a axé ses activités sur la santé, l’éducation et la protection des enfants – car ce sont là certains des facteurs les plus essentiels pour leur garantir un avenir réussi. Nous avons soutenu des innovations, de la phase de création à la phase de mise à l’échelle, à travers une collaboration avec des entrepreneurs sociaux et en permettant aux mécanismes de financements sociaux d’aborder certains des problèmes les plus cruciaux, à l’échelle mondiale.
La fondation UBS Optimus participe au programme TRECC depuis quatre ans. Qu’est-ce qui a motivé la décision d’investir dans ce programme ? Quelles sont les principales réalisations du programme TRECC selon vous et quelles sont vos attentes ?
Le programme TRECC est un exemple des programmes auxquels nous apportons notre soutien car celui-ci implique une collaboration entre plusieurs bailleurs de fonds et parties prenantes. Nous croyons que les problèmes auxquels le monde est confronté, notamment dans le domaine de l’éducation, sont très complexes et ne peuvent être résolus par un seul bailleur de fonds ou acteur. C’est pour cette raison que nous sommes fiers de nous associer aux Fondations Jacobs et Bernard van Leer en vue d’apporter notre soutien à la création et à l’essor de TRECC. Nous sommes impressionnés par la capacité du programme TRECC à s’intégrer dans le paysage politique ivoirien, par son interaction avec les principaux décideurs et par sa capacité à mobiliser des fonds supplémentaires. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de poursuivre notre partenariat à travers le soutien des programmes CLEF et ELAN.
La fondation UBS Optimus a procédé au lancement rapide en 2020, d’un fonds de réponse à la Covid-19 permettant à vos clients de faire des dons aux pays à faibles et moyens revenus. S’agit-il du même mécanisme de financement que celui que vous utilisez pour financer d’autres programmes à travers le monde entier, y compris TRECC?
La fondation UBS Optimus dispose de plusieurs mécanismes de financement qui sont tous consacrés à la mobilisation de fonds supplémentaires pour les questions prioritaires tels que l’éducation, les soins de santé, la protection des enfants et, plus récemment, l’environnement. Tous nos financements proviennent de nos clients qui s’associent à nous grâce à notre équipe d’experts et à nos programmes uniques, dont TRECC est le parfait exemple. Notre fonds de réponse à la Covid-19 a été créé sur la base de notre expérience acquise lors de la réponse à l’épidémie d’Ebola en 2014. Nous avons travaillé avec nos partenaires à l’élaboration et au soutien de programmes visant à prévenir la propagation du virus, à détecter les cas dès leur apparition et à réagir en fonction de l’évolution de la situation.
UBS est une banque de renom, spécialisée dans la gestion de patrimoine. Vous pouvez tirer parti de l’expertise du secteur privé en vue de soutenir les efforts du gouvernement et susciter un changement durable. Quelle est votre point de vue sur la contribution du secteur privé dans le domaine de l’éducation?
Bien que l’éducation constitue fondamentalement un bien public, nous pensons que le secteur privé peut et doit jouer un rôle important. Le secteur privé apporte des fonds supplémentaires, un accès aux réseaux et des pratiques en matière de gestion qui peuvent concrétiser les objectifs d’une éducation de qualité.
« Nous croyons que les problèmes auxquels le monde est confronté, notamment dans le domaine de l’éducation, sont très complexes et ne peuvent être résolus par un seul bailleur de fonds ou acteur. »
Nous avons apporté notre soutien à de nombreux prestataires privés de services éducatifs à faible coût ainsi qu’à des partenariats public-privé qui combinent les meilleurs atouts des secteurs privé et public. Parmi ces prestataires, on peut citer par exemple Rising Academies en Afrique de l’Ouest. Ces prestataires gèrent leurs propres écoles à faible coût et dispensent leurs programmes à d’autres écoles. Ils améliorent également les écoles auparavant gérées par les gouvernements et d’autres acteurs.
Lorsque la Covid-19 a frappé et que les écoles ont fermé, Rising Academies a pu faire émettre certains de ses programmes scolaires sur les ondes radiophoniques. Optimus a apporté son appui aux efforts de l’institution grâce à une subvention Covid d’intervention d’urgence. Cela a permis à environ 12 millions d’enfants issus de 25 pays de recevoir un enseignement radiophonique en 12 langues après la fermeture des écoles pour cause de confinement. Nous sommes très heureux de ce succès car cela démontre notre capacité à nous associer en situation de crise et à avoir un impact considérable.
Le secteur privé peut également contribuer à des mécanismes de financement innovants, tels que les emprunts obligataires pour le développement, qui concilient les intérêts de plusieurs parties prenantes pour, en fin de compte, bénéficier aux enfants que nous essayons d’aider. Ces emprunts sont un outil relativement nouveau et très efficace dans le financement du développement, qui associe des dons philanthropiques à des fonds d’investisseurs privés. La fondation UBS Optimus a été la première à adopter cette approche fondée sur des données probantes et a connu un grand succès avec son obligation à impact sur le développement pour une éducation de qualité en Inde. Et nous n’en sommes qu’au début. Appréciez cette opportunité ! Nous escomptons une croissance des emprunts obligataires pour le développement en 2021.
Vous avez plus de 15 ans d’expérience dans le domaine philanthropique, à travers un appui aux gouvernements et aux organisations de la société civile dans le monde entier. Pourriez-vous nous faire part des trois principaux enseignements que vous en avez tiré?
Si je devais choisir uniquement trois enseignements clés, je choisirais l’importance des partenariats, l’accent mis sur les preuves et la nécessité d’une mise à l’échelle. Les partenariats sont essentiels. Que ce soit avec nos clients, les gouvernements ou d’autres fondations, nous essayons toujours d’établir des coalitions de grande envergure.
Les changements à grande échelle sont les plus efficaces et les plus durables. Ils suscitent des avancées dans des domaines où l’ensemble est bien plus important que la somme des composantes. Rising Academies est un exemple de la manière dont cela peut fonctionner avec beaucoup d’efficacité. La Quality Education India DIB (emprunts obligataires pour le développement pour une éducation de qualité en Inde) en est un autre. Ces initiatives créeront des changements à long terme et elles ne sont qu’un début. Mais il est injuste de ne citer que deux des nombreux programmes soutenus par Optimus, alors je m’arrête là. Il y en a beaucoup d’autres qui ont un impact avéré et durable, et Optimus a la réputation de choisir les meilleurs.
En deuxième lieu, les preuves sont essentielles dans le domaine social, car sans elles, nous ne pourrons jamais appréhender le véritable impact de nos efforts. Nous avons réalisé d’énormes progrès dans l’utilisation de données empiriques pour mesurer l’impact. Cela reste essentiel. Enfin, les projets auxquels nous apportons notre soutien doivent avoir un potentiel en matière de mise à l’échelle. Sans cela, nous ne tirons pas le meilleur parti possible de nos ressources limitées. Le montant des fonds dont d’autres fondations et nous disposons est insuffisant en comparaison avec les besoins généraux. Pour cette raison, il est important de rester stratégique lors de la prise en compte de la manière dont nos projets peuvent avoir un impact systémique à long terme, et de la capacité de mise à l’échelle.

Phyllis Kurlander Costanza est Head UBS in Society and CEO la fondation UBS Optimus. En tant que responsable UBS in Society, Phyllis s’engage à faire de l’UBS une force de changement positif dans la société et l’environnement pour les générations futures. L’équipe UBS in society veille à ce que l’entreprise crée un impact positif à long terme pour les clients, les employés, les investisseurs et la société.
Elle travaille également à trouver des moyens novateurs pour s’attaquer à certains des problèmes sociaux et environnementaux les plus urgents dans le monde. Dans son rôle de CEO de la Fondation UBS Optimus, elle applique une approche axée sur les investissements, ce qui permet aux clients et à leurs familles de gérer plus facilement leur action philanthropique et d’en maximiser l’impact.