Des forces communes pour lutter contre le travail des enfants et promouvoir une éducation de qualité

Zurich, le 21 avril 2020
- Une coalition formée du gouvernement ivoirien, d’entreprises de l’industrie du cacao et du chocolat ainsi que de partenaires philanthropiques vise à attaquer conjointement les causes profondes du travail des enfants en Côte d’Ivoire.
- La coalition entend structurer deux initiatives, avec un objectif de capitalisation totale de 150 millions de francs suisses, visant à stimuler une éducation de qualité et le développement de la petite enfance
Pour soutenir le développement de son capital humain et s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants, le gouvernement de la Côte d’Ivoire a élaboré un Plan d’action national de lutte contre le travail des enfants, lancé une stratégie décennale pour l’éducation et mis en place un plan multisectoriel pour la nutrition. Une forte coalition formée de trois partenaires philanthropiques et de 11 entreprises de l’industrie du cacao et du chocolat est désormais prête à s’associer au gouvernement ivoirien afin de soutenir ses objectifs stratégiques de lutte contre le travail des enfants, en offrant un bon départ dans la vie et une éducation de qualité à tous les enfants. Une étape décisive a été franchie le 15 avril dernier alors que le Conseil des ministres du gouvernement ivoirien s’est engagé à conclure un accord, jetant les bases de ce partenariat public-privé sans précédent.
La menace associée au virus COVID-19
Face aux défis associés au COVID-19, cette coalition devient plus importante que jamais. Pour protéger sa population contre la menace du virus COVID-19, le gouvernement ivoirien, comme de nombreux gouvernements à travers le monde, a fermé ses écoles. Bien qu’importante du point de vue de la santé publique, cette mesure aura un impact significatif sur les possibilités d’apprentissage et de développement des enfants. Bien que les leçons puissent être diffusées par la radio et la télévision, de nombreux enfants n’ont pas accès aux solutions d’apprentissage à distance, en particulier dans les communautés rurales où l’électricité n’est pas disponible. Des heures d’apprentissage seront tout simplement perdues pour chaque enfant. La Banque mondiale avertit par ailleurs que le Coronavirus va plonger l’Afrique subsaharienne dans la récession. Comme dans de nombreux pays, les ménages les plus pauvres seront probablement touchés de manière disproportionnée. Les agriculteurs malades, la hausse du prix des denrées alimentaires, le manque d’accès à l’alimentation en milieu scolaire pour les enfants exerceraient une pression croissante sur les revenus des agriculteurs, et les recherches montrent que lorsque les revenus des ménages diminuent, le travail des enfants a tendance à augmenter.
Des partenaires solides
La Fondation Jacobs, la Fondation UBS Optimus, le gouvernement ivoirien ainsi que les entreprises de l’industrie du cacao et de chocolat Barry Callebaut, Cargill, Chocolonely Foundation, ECOM, Ferrero, Hershey, Mars Wrigley, Mondelēz International, Nestlé, Olam Cocoa et Touton s’unissent pour fournir les fonds d’amorçage nécessaires de deux dispositifs de financement commun. Afin d’atteindre la capitalisation cible de 150 millions de francs suisses visant à promouvoir un apprentissage efficace et le développement de la petite enfance à l’échelle, d’autres parties prenantes sont invitées à rejoindre la coalition.
« Il s’agit d’une occasion unique de se réunir et de s’attaquer rigoureusement aux causes profondes du travail des enfants et de promouvoir une éducation de qualité de manière systémique », déclare Fabio Segura, co-PDG de la Fondation Jacobs. « Tous les partenaires sont fermement convaincus que seules des forces conjointes apporteront un changement réellement durable. »
Deux initiatives pour améliorer la qualité de l’éducation et le développement de la petite enfance
La première des deux initiatives de financement, Child Learning and Education Facility (CLEF), vise à atteindre 5 millions d’enfants et 10 millions de parents dans les zones de culture du cacao et au-delà, en se concentrant sur l’accès à un enseignement primaire de qualité.
La deuxième initiative, Early Learning and Nutrition Facility (ELAN), est conçue pour atteindre 1,3 million d’enfants de moins de 5 ans et leurs éducateurs, en fournissant des services et une formation de qualité en matière de développement de la petite enfance et de nutrition.
« La philanthropie collaborative est essentielle pour relever les grands défis auxquels sont confrontées les populations vulnérables. Nous sommes fiers d’être aux côtés de la Fondation Jacobs, du gouvernement de la Côte d’Ivoire et des entreprises de l’industrie du cacao et du chocolat pour soutenir la promotion d’une éducation de qualité dans tout le pays », déclare Phyllis Kurlander Costanza, responsable société pour UBS et PDG de la Fondation UBS Optimus
Des plans stratégiques pour des partenariats public-privé efficaces
La Côte d’Ivoire est le premier producteur et exportateur mondial de fèves de cacao pour la fabrication du chocolat. Une enquête réalisée en 2015 a révélé que plus d’un million d’enfants effectuaient des travaux dangereux liés à la production du cacao en Côte d’Ivoire. Dans les zones rurales ivoiriennes, près de 30 % des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés. Ce pourcentage grimpe à 50 % pour les enfants en âge de fréquenter le premier cycle de l’enseignement secondaire (Côte d’Ivoire MICS 2016). Parmi ceux qui sont scolarisés, la majorité n’atteint pas le niveau minimum attendu en lecture et en mathématiques. Ces piètres résultats scolaires sont largement imputables à une éducation de faible qualité, mais aussi à un développement insuffisant dans les premières années de la vie des enfants. Avec un taux national de 30 % de retard de croissance, particulièrement dangereux pour les jeunes enfants, la Côte d’Ivoire figure parmi les pays les plus vulnérables d’Afrique subsaharienne. Sans un meilleur développement de la petite enfance et un accès à une éducation de qualité, ces enfants sont plus exposés au risque de travail.
Dans le monde, plus de 150 millions d’enfants pourraient être touchés par le travail des enfants. Les initiatives CLEF et ELAN représentent un partenariat multi-parties prenantes qui vise à trouver une solution durable à cette situation en Côte d’Ivoire. Ces initiatives pourraient servir de modèle à des partenariats public-privé efficaces pour aider à atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies.
À propos de la Fondation Jacobs
La Fondation Jacobs opère au niveau mondial dans le domaine du développement des enfants et des jeunes. Fondée par l’entrepreneur Klaus J. Jacobs à Zurich en 1989, elle finance des recherches ainsi que des programmes pour l’apprentissage et l’éducation.
Pour en savoir plus sur les partenaires :
barry-callebaut.com ; cargill.com ; chocolonelyfoundation.org ; ecomtrading.com ; ferrero.com ; thehersheycompany.com ; mars.com ; mondelezinternational.com ; nestle.ch ; olamgroup.com ; touton.com ; ubs.com/optimus-foundation
Contact pour les médias
Alexandra Guentzer
Directrice des communications, Fondation Jacobs
Zurich, Suisse
alexandra.guentzer@jacobsfoundation.org
Tél. +41 (0) 44 388 61 06